Menaces et causes de disparition

Depuis qu’elle a été identifiée, l’Aster des Pyrénées semble être une espèce rare et difficile à rencontrer dans la nature. Du fait de sa rareté et des difficultés d’accès aux stations, sa régression est difficilement évaluable. Le CBNPMP a réalisé une étude d’investigation sur les mentions géographiques des planches d’herbiers existantes afin de réaliser une cartographie de l’ensemble des localités qui ont été connues par le passé. Ce travail s’est heurté à des imprécisions voir à des fausses mentions sur les planches d’herbiers afin de garder secret les vrais lieux de récolte.

En parallèle, un travail de prospection de terrain a été mené. Il a permis d’actualiser la carte de répartition de la plante à l’échelle du massif et notamment de découvrir de nouvelles localités non mentionnées dans la bibliographie et les herbiers.

Ainsi, une cartographie de l’aire de répartition passée pressentie et actuelle a été élaborée.

Menaces passées et actuelles :

  • La cueillette :

Par le passé, les cueillettes et les prélèvement excessifs par les collectionneurs pour réaliser des herbiers a été la principale menace sur l’espèce. La station d’Esquierry en Haute-Garonne a disparu du fait de la pression de récolte de collectionneurs dès le 19ième siècle. Aujourd’hui, la menace liée à la cueillette de spécimens d’herbiers par les collectionneurs de plantes rares semble très faible. Il persiste un risque d’arrachage de plantes entières pour les quelques pieds qui pousseraient en bord de route ou de chemin.

  • Les risques liés aux travaux :

A la fin du 19ième siècle, les plantations d’arbres dans le cadre du programme de restauration des terrains de montagne ont fortement altéré une station d’Aster des Pyrénées à Cauterets. Plus récemment, au début des années 1970, la station de Galié en Haute-Garonne a disparu suite aux travaux d’élargissement d’une route. Aujourd’hui, certaines localités situées en bordure de route sont à surveiller afin d’éviter leur destruction accidentelle par des travaux d’entretien ou d’élargissement. Enfin, l’espace montagnard se prête au développement de l’hydroélectricité. Les travaux de mise en place et d’entretien de conduites forcées ou de pylones électriques ont certainement altérée par le passé une des populations d’Aster des Pyrénées. Une vigilance sur ces activités reste nécessaire pour éviter les dégradations involontaires.

  • Les évolutions des usages pastoraux :

L’Aster des Pyrénées occupe des espaces utilisés par le pastoralisme. Elle se rencontre sur des pelouses relativement ouvertes mais aussi parfois dans des fougeraies ou des coudraies. Ainsi, le maintien des milieux ouverts par la pâture a vraisemblablement un effet favorable sur la conservation de la plante.

La disparition de l’usage pastoral de ces espaces peut entrainer à moyen terme la régression des populations d’Aster des Pyrénées notamment du fait de la compétition végétale qui limite l’implantation de nouveau pied. Toutefois, lorsque le nombres de pieds est trop faible comme pour la localité du Haut-Louron où seuls trois pieds persistent, l’effet du passage d’un troupeau et l’abroutissement qui en résulte peut être très néfaste pour le maintien et le développement des quelques plantes. De même, des compléments d’information sont à recueillir pour évaluer l’effet de l’abroutissement par la faune sauvage. Dans ces cas bien particuliers, il est nécessaire de prévoir un système de protection des pieds d’Aster des Pyrénées pour éviter l’abroutissement et permettre à la plante de produire les graines indispensables à la survie de la population.

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