Atelier des territoires 2016-2017 "Vivre et travailler en montagne à l’heure du changement climatique"

démarche en cours

La loi Montagne de 1985 est fondatrice et innovante, reconnaissant l’identité et les spécificités de ces territoires, et proposant une vision intégrée des stratégies d’aménagement, entre développement et protection, valorisant leurs atouts. "La montagne constitue une entité qui nécessite la mise en œuvre d’une politique d’aménagement et de protection spécifique. Cette politique est fondée sur la mise en valeur optimale des potentialités locales dans le cadre d’une démarche de développement".
Dès le début du XXème siècle, certaines villes et villages de montagne ont vu se développer une offre touristique hivernale, répondant à la demande émergente d’une clientèle oisive à la recherche de loisirs nouveaux, offre qui s’est fortement développée à partir des années 30 avec, notamment les congés payés et le développement des moyens de transport. En ce sens, le ski est l’une des diversifications touristiques proposées par les territoires montagnards, parfois déjà tournés vers le thermalisme. Aujourd’hui, le tourisme hivernal, qui représente une part importante de l’activité économique en montagne est directement fragilisé par un enneigement de plus en plus aléatoire et un raccourcissement de la saison d’hiver.
Les stations de ski concentrent l’ensemble des enjeux économiques et écologiques, ce à quoi se rajoutent la problématique de la réhabilitation de l’immobilier, notamment pour les stations de la « troisième génération », nées dans les années 60-70 en sites vierges, et combinant habitat et équipement technique. Par ailleurs l’agriculture de montagne, tout comme le tissu industriel des fonds de vallée, sont vulnérables. La consommation des ressources, la création et l’usage des équipements se font parfois au détriment du capital environnemental et paysager, alors qu’ils sont aussi le support même de l’économie des territoires de montagne. Ainsi, les territoires sont de plus en plus nombreux qui à rechercher une diversification vers le thermo-ludisme, avec ou sans le support d’une station thermale historique, et le développement du tourisme estival, avec des questionnements sur les durées d’ouverture, la taille et le confort des refuges, ou l’utilisation estivale des équipements des stations de ski (VTT de descente, transport des promeneurs, …).

La session de l’Atelier des territoires "montagne" propose ainsi de réfléchir à de nouvelles stratégies touristiques pour les territoires, qui prennent en compte non seulement la régénération des stations de ski, mais l’ensemble des opportunités locales. L’Atelier des territoires propose d’interroger le fonctionnement global du territoire valléen pour développer une stratégie territoriale intégrée, permettant de créer des passerelles entre les activités touristiques et les filières locales, le tourisme ne pouvant porter seul l’économie du territoire.
Les acteurs concernés sont nombreux : habitants, touristes, travailleurs saisonniers venant d’un autre territoire ou habitants permanents pluri-actifs, élus, agriculteurs, exploitants du domaine skiable, hébergeurs, gestionnaires d’activités, commerçants, moniteurs de ski, office du tourisme, et parfois, dans certains territoires, travailleurs frontaliers… L’Atelier des territoires permettra de croiser les regards pour aboutir à une vision partagée par les différents acteurs de la structure de la société locale, et des enjeux portés par les uns et les autres, afin de faire émerger de nouvelles solidarités territoriales.

L’ambition de cette nouvelle session « Vivre et travailler en montagne à l’heure du changement climatique » est d’amener les différents acteurs du territoire à définir conjointement des projets territoriaux permettant de répondre aux enjeux du changement climatique et aux besoins spécifiques des différents acteurs concernés.
Cette nouvelle session d’Atelier des territoires est ainsi marquée par l’ouverture à un public non initié aux problématiques d’aménagement (associations, personnes ressources, conseils…) dont l’enjeu est celui d’une action coordonnée, négociée et permettant la coproduction des politiques publiques locales dans une coopération, tant horizontale au sein des bassins de vie et systèmes territoriaux, que verticale avec une gouvernance efficace à différents niveaux. 

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