Le retour d’expérience

Les principales actions conduites en faveur des poissons migrateurs dans le bassin de la Garonne et les retours d’expériences

La pression croissante des activités humaines est à l’origine de la dégradation des habitats et des populations piscicoles migratrices.

Les programmes ont tout d’abord ciblé :

  • 1) la restauration de la libre circulation sur les axes de migration par l’équipement des obstacles en dispositifs de montaison (passes à poissons, ascenseur, piégeage-transport) ;
  • 2) des mesures de préservation ou de restauration des populations (protection des habitats par arrêtés de biotopes et réserve naturelle, protection des espèces, interdiction de la pêche de l’esturgeon européen depuis 1982, du saumon atlantique en milieu continental en 1985, de l’alose en amont du barrage de Golfech, puis le moratoire sur la pêche de l’alose de 2008 sur l’ensemble du bassin Gironde-Garonne-Dordogne…) ;
  • 3) des premières mesures de suivi biologique des populations et d’évaluation des actions menées dans le cadre des programmes ;
  • 4) des programmes de recherche sur la biologie et la dynamique des populations ainsi que le développement de savoir faire en matière d’ingénierie piscicole.

Aujourd’hui, d’autres facteurs prennent une importance nouvelle et doivent être pleinement intégrés dans l’analyse des résultats pour si possible mettre en œuvre des mesures correctives :

Le régime des eaux très anthropisé, les effets des bouffées de pollution par les phytosanitaires lors des épisodes pluvieux, l’érosion des sols qui provoque le colmatage des zones de frayères et de grossissement, le développement d’espèces exogènes, les niveaux de captures de certaines espèces par les pêcheurs qui ne garantiraient pas de façon suffisante l’équilibre durable de certaines populations, le braconnage de la civelle…

Les retours d’expériences ont également montré que :

  • - les dispositifs de franchissement ne sont pas une mesure corrective efficace à 100% : l’efficacité des dispositifs est variable selon les espèces et à l’intérieur même d’une population, l’attractivité des ouvrages varie en fonction des conditions environnementales et dans le temps (déchaussement possible de certains dispositifs…), le franchissement de certaines passes peut provoquer des blessures et les retards de migration au niveau de chaque dispositif entament le potentiel biologique de la population ;
  • Pour la dévalaison, le développement technologique est récent (années 90 pour le saumon atlantique et très récent pour l’anguille). L’efficacité moyenne est généralement estimée à 70% ;
  • L’impact cumulé des obstacles sur un bassin démultiplie les préjudices portés aux populations ;
  • Certains ouvrages, déjà équipés de dispositifs de franchissement, doivent faire l’objet d’aménagement complémentaire pour optimiser le franchissement du site (par exemple, un dispositif sur chaque rive ou l’équipement en passe à poissons du barrage de prise d’eau et de l’usine hydroélectrique).

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