Présentation des espèces

Les Lézards des Pyrénées

Le lézard pyrénéen du Val d’Aran (Iberolacerta aranica), le lézard pyrénéen d’Aurelio (I. aurelioi) et le lézard pyrénéen de Bonnal (I. bonnali) sont des petits lézards rupicoles endémiques de l’étage alpin des Pyrénées centrales (France, Espagne et Andorre). Ils comptent parmi les vertébrés d’Europe les plus tardivement décrits (1993, 1994 et 1927, respectivement). En conséquence, leur répartition en France n’a été correctement connue que récemment (années 2000-2010).

Systématique

Famille : Lacertidae
Genre : Iberolacerta
Un temps sujette à discussion, leur position systématique a été totalement éclaircie par des investigations génétiques. L’ensemble de la communauté scientifique a reconnu le rang spécifique des trois taxons et accepté leur assignation au genre nouveau Iberolacerta.
Aujourd’hui les noms a utiliser pour ces trois espèces sont : Iberolacerta aranica (Arribas, 1993), Iberolacerta aurelioi (Arribas, 1994) et Iberolacerta bonnali (Lantz, 1927).

Aire de répartition

Ces trois espèces allopatriques occupent la partie centrale de la chaîne des Pyrénées où elles se répartissent comme suit d’Ouest en Est : Iberolacerta bonnali du pic du Midi d’Ossau (département des Pyrénées-atlantiques) au massif d’Aiguestortes (province de Lleida), Iberolacerta aranica de la Sierra de Guarbes (province de Lleida) au massif du Mont Vallier (département de l’Ariège) et Iberolacerta aurelioi du massif du Mont Roig (province de Lleida) au massif du pic de Serrère (Ariège / Andorre).
Ces lézards, très majoritairement présents entre 2000 m et 3000 m d’altitude (inconnus en-dessous de 1500 m), ont une aire de répartition fragmentée et se présentent sous la forme d’une constellation de petites populations peu ou pas connexes possédant une structuration génétique forte, en grande partie héritée des glaciations passées.

Aspects de la biologie et de l’écologie intervenant dans la conservation

Les trois espèces sont avant tout tributaires du maintien des conditions écologiques alpines, lesquelles reposent fondamentalement sur les variables abiotiques, thermiques et hydriques, caractérisant cet étage : isotherme annuel plus ou moins proche de 0°c, violents contrastes de température et d’humidité, couverture neigeuse permanente d’octobre/novembre à avril/mai, notamment. Ces conditions sélectionnent les écosystème caractéristiques de cet étage auxquels sont adaptés les Iberolacerta, en particulier l’absence de strate arborée et la faible présence (voire absence) d’une strate ligneuse basse (hégémonie des steppes herbacées). Rupicoles, les trois espèces réclament en outre des surfaces de milieux rocheux fragmentés ( amas de pierres, éboulis, moraines …) ou fortement fissurés (roche mère affleurante, gros blocs épars …). L’exposition du versant joue en outre un rôle important, les expositions ouest à nord étant manifestement défavorables.
Les stratégies de survie des trois espèces (faible fécondité et faible mortalité) sont une adaptation évolutive à un environnement stable. Elles apparaissent donc très vulnérables vis à vis de changements environnementaux.

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