Stratégie de conservation

A défaut de retrouver la répartition et les effectifs de la population de Vautour moine tels qu’ils figuraient jusqu’au début du XIXème siècle, l’objectif de conservation du Plan National d’Actions est d’obtenir une population viable à l’échelle de son aire historique de distribution en France.

La population pourra être considérée comme viable lorsque les effectifs seront suffisamment importants pour résister aux fluctuations annuelles d’origines naturelles ou accidentelles (prédations, chutes de nids, évènements climatiques, stochastiques (= soumis aux lois du hasard) et d’origine anthropique, etc.).
Ceci suppose au préalable :
- d’assurer la quiétude des sites de prédilection du Vautour moine (territoires de reproduction et de prospection alimentaire),
- de limiter les dégradations et les destructions de ses habitats naturels,
- d’assurer la disponibilité et l’accessibilité de son réseau trophique,
- de prévenir et de réduire les menaces qui pèsent sur l’espèce.

La reconquête progressive de son aire historique de présence en France reste donc une priorité du nouveau Plan National d’Actions. Cette reconquête passe nécessairement par l’établissement de continuums entre les sites du Verdon, de la Drôme et des Grands Causses. Le confortement des colonies existantes, puis l’établissement spontané de nouvelles colonies permettront au Vautour moine de renforcer son pool de géniteurs à partir desquels sa dispersion sera favorisée.

Le travail réalisé lors du premier plan permet, désormais, de mieux cerner les habitats préférentiels de l’espèce qui correspondent aux secteurs pastoraux des zones collinéennes et de moyenne montagne semi boisées à forte influence méditerranéenne. Ainsi, considérant les données de son aire de " référence favorable ", il est permis d’envisager le retour du Vautour moine sur une bande méridionale s’étendant des Pyrénées au Sud des Alpes, en passant par le Sud du Massif Central.

Toutefois, il convient de préciser que l’estimation de l’aire de répartition du Vautour moine comme de ses effectifs reste du domaine des hypothèses dépendantes des ressources trophiques en charognes, de la qualité des ressources en habitats mais également des phénomènes propres aux dynamiques de populations (variabilité génétique, taux naturel de croissance, capacités de soutien, etc.), des évènements stochastiques, climatiques et d’origines anthropiques. Il s’agit là d’un sujet complexe qui nécessite l’acceptation de tous et la participation des scientifiques et des spécialistes de l’espèce.
De même, afin d’assurer la viabilité des populations françaises de vautour moine, il convient de parvenir au rétablissement d’un continuum entre la population française de vautours moines et la population catalane.

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