Une nécessaire gestion économe de l’espace

Les territoires d’Occitanie témoignent d’un étalement de l’urbanisation, parallèle à une densification de l’espace déjà conquis. Malgré les efforts de densification dans certaines villes-centres et zones sous pression urbaine (centres d’agglomération, littoral), qui ont accru leur densité et la part des immeubles collectifs, les espaces situés dans les couronnes des aires urbaines et le long des axes de circulation structurants, se remplissent.

En effet, les deux versants de la région Occitanie sont soumis à une forte croissance démographique, qui s’accompagne d’une pression importante sur le foncier : l’ex Languedoc-Roussillon a vu sa population doubler en 60 ans et l’arc méditerranéen concentre désormais 70 % de sa population régionale sur 30 % du territoire. L’ex Midi-Pyrénées a gagné près de 600 000 habitants en trente ans et 300 000 nouveaux arrivants se sont installés dans l’aire urbaine toulousaine au cours des trente dernières années.

Ainsi, la ville se construit encore aujourd’hui :

  • dans les « entre-deux » du littoral (Nîmes-Montpellier, Montpellier-Béziers, Béziers-Narbonne, Plaine du Roussillon et au-delà vers l’Espagne) ; en dehors de Montpellier, les grandes agglomérations continuent de s’étaler ;
  • à l’intérieur des aires urbaines de Toulouse et des villes moyennes du système métropolitain toulousain « en étoile » : la dynamique de l’aire urbaine de Toulouse inclut dorénavant dans son développement l’ouest du Tarn, le sud du Tarn-et-Garonne (Montauban), le nord de l’Ariège (Pamiers), l’est du Gers (l’Isle Jourdain) et l’ouest de l’Aude. Ce développement est facilité par l’absence de contraintes géographiques qui pourraient en limiter la progression.
    Il en résulte que la tache urbaine continue d’augmenter significativement, en outre marquée par un mitage persistant et quasi généralisé, et par des formes urbaines consommatrices d’espaces. En effet, le modèle des lotissements de maisons individuelles se substituant à l’habitat groupé des centres-bourgs ou villages reste dominant dans les zones périurbaines et les arrières-pays.
    En complément de l’impact lié aux logements, le fort développement constaté ces dernières années en matière de zones d’activités économiques dans les périphéries des agglomérations, souvent monofonctionnelles (notamment zones commerciales ou spécialisées dans les activités logistiques), contribue à cette urbanisation consommatrice d’espace. Parfois ces nouvelles zones ne font que déplacer des activités pré-existantes, générant alors des friches industrielles ou commerciales, plus ou moins stérilisées et difficiles à reconvertir.
    Enfin, ce fort développement de l’urbanisation, d’une part se situe sur les meilleurs sols agricoles de la région, d’autre part constitue un facteur de pression foncière et immobilière qui se propage sur tout le territoire (prix des terrains à bâtir et des logements en hausse), et rend difficile l’accession au logement. Sa maîtrise est donc un enjeu majeur pour la protection de son patrimoine exceptionnel tout autant que pour garantir un accueil harmonieux des populations.

Face à ces constats, la DREAL offre à voir des outils de connaissance (indicateurs, etc.) ou d’action (EPF etc.), au service de véritables stratégies foncières à toutes les échelles de territoire.
Chaque acteur de l’aménagement en région, tant collectivité que bureau d’étude ou service de l’État, est invité à s’en saisir, afin que l’enjeu national de gestion économe de l’espace puisse trouver des traductions adaptées à chaque projet et à chaque territoire.

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