Une opération insolite : le remplacement d’un pylône du système de communication radio du service de prévision des crues Garonne-Tarn-Lot

Mercredi 7 juin 2023, sur les hauteurs de Castelmaurou, en Haute-Garonne, la DREAL Occitanie a coordonné un chantier insolite : le remplacement d’un pylône du système de communication radio du service de prévision des crues Garonne-Tarn-Lot, sur un château d’eau.

Petite visite du chantier en compagnie de l’équipe :
- Patrice LAPERGUE, chef de l’unité informatique métier et concentration des données (UIMCD) à la DRN, qui assure la coordination et la communication avec les riverains,
- Didier PEZOUS, technicien de maintenance en radiocommunication, qui dispose des compétences en radiocommunication et de toutes les habilitations nécessaires pour assurer ses missions : électrique, cordiste, manipulation de batterie,
- Gilles DELBOUYS, télé pilote de drone, de l’unité Hydrologie-hydrométrie de la DRN
- Pierre Olivier DUBOIS, chef du Département Prévision des crues – Hydrométrie de la DRN

de gauche à droite : Didier Pezous, Gilles Delbouys, Patrice Lapergue, Pierre-Olivier Dubois

Tout savoir sur l’opération : Le film

Réalisé par le cabinet communication de la DREAL Occtanie

Remplacement d’un pylône Radio (vidéo, durée : 6 min 20 s)

L’opération consiste à démonter le pylône actuel de 15 mètres pour le remplacer par un nouveau de 9 mètres. Un remplacement décidé suite à des visites de contrôle qui ont décelé des défaillances au niveau des soudures du pylône sur lequel sont fixées trois antennes radio.

Le chantier s’inscrit dans le projet d’abandon des fréquences radio de 1,5GHz utilisées jusqu’à présent, suite à la demande de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) au profit des opérateurs téléphoniques 5G ainsi que pour le ministère de la Défense.
Une préparation rigoureuse de plusieurs mois a été nécessaire, en lien avec l’entreprise CIRCET prestataire du chantier, VEOLIA gestionnaire du château d’eau et l’APAVE pour le plan de prévention du chantier. Des études de charge du pylône ont été notamment été menées.

Un réseau hertzien au service de la prévision des crues et de l’hydrométrie

Le service des prévisions des crues (SPC) Garonne-Tarn-Lot gère plus de 120 stations d’hydrométrie qui transmettent les données de hauteur des cours d’eau en temps réel. Ces données sont rapatriées via des relais et une boucle de transport en faisceaux hertziens composée de onze points hauts vers un concentrateur de données situé à la cité administrative de Toulouse. De là, les données sont transmises à la base nationale de l’hydrométrie, la plateforme hydrocentrale (PHyC), hébergée sur un serveur sur le site de la météopole à Toulouse. Elles sont ensuite mises à disposition sur les sites grands publics Vigicrues et Hydroportail, et alimentent également les modèles hydrologiques et hydrauliques de la vigilance et de la prévision des crues du SPC. La collecte des mesures des stations hydrométriques est réalisée toutes les 15 minutes.

Un système de communication radio propriétaire permet de s’assurer de la transmission des données des hauteurs des cours d’eau par tout temps météorologique, y compris lors de pluies diluviennes. Il ne dépend pas non plus d’opérateurs de réseaux de téléphonie. Il est secouru en énergie avec des batteries qui lui assure une autonomie de quelques jours.

La maintenance de ce système de communication radio est assurée par l’unité informatique métier et concentration des données (UIMCD), à la DRN.

le réseau de télémesure

Une opération quasi-aérienne sous haute surveillance

Une grue est sur place, à côté du château d’eau qui s’élève à 27 mètres. Un cordiste de l’entreprise CIRCET Pylônes est monté sur la plateforme et démonte les 7 antennes accrochées au pylône à haubans. Le matériel est acheminé par la grue. Stéphane PAUSE, le grutier de l’entreprise MEDIACO, sous-traitant de CIRCET Pylônes, travaille à l’aveugle et suit les consignes données par téléphone.

La société APAVE est en charge de la prévention et de la sécurité du chantier. Le principal risque concerne la proximité de la grue avec une ligne à 20 000 volts et des chutes de hauteur depuis la plateforme du château d’eau.
Il y a un réel enjeu de coordonner les travaux en toute sécurité en raison de la co-activité des différents intervenants (Circet Pylône, Madiaco, DREAL DRN et Communication)

Le rôle de l’APAVE

Une interview de Lionel GAGNARDOT, consultant en santé sécurité au travail & sûreté

« Le rôle de l’APAVE est de coordonner la sécurité sur le chantier dès l’amont de l’opération. Pour cela, il faut récolter les informations nécessaires pour définir les modes de préventions les plus adaptés. On collecte tout d’abord les modes opératoires des prestataires, puis on réunit les prestataires pour réaliser une inspection commune préalable qui consiste à coordonner les moyens techniques et humains, à associer les moyens de prévention et de protection et analyser les risques d’interférence. Un plan de prévention est établi et communiqué à tous les acteurs du chantier. L’APAVE a réalisé un briefing d’avant chantier, un contrôle des équipements de protection individuels -EPI et les matériels utilisés : camions et grues. Un retour d’expérience sera réalisé à l’issue pour identifier les points positifs et ceux à améliorer. »

Des prises de vues par drone pour documenter et comprendre

Gilles DELBOUYS, télépilote de drone qualifié, en poste à l’unité hydrométrie de Montpellier, donne quelques précisions. « Les prises de vues par drone permettent d’avoir une vision d’ensemble et de comprendre les différentes étapes de l’opération. Ce type de mission est exceptionnel ! En général, je réalise des jaugeages par drone qui permettent de mesurer les débits ».

Le saviez-vous ?

La DREAL compte cinq télépilotes habilités à la DRN et bientôt un nouveau au sein de l’équipe Communication. Gilles DELBOUYS s’occupe de la coordination des autorisations en lien avec la DGAC et les préfectures.

En tout, cette opération aura duré un an et demi et coûté 56 400 euros. Elle sécurise le fonctionnement de notre dispositif hydrométrique.

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