Les plans d’eau et les barrages classés C en Occitanie
Avec près de 600 ouvrages hydrauliques, les barrages classés C constituent un des maillons de la gestion de l’eau sur le territoire de l’Occitanie. Ces aménagements présentent des enjeux liés à la sécurité des personnes et des biens situés à l’aval, à la préservation de la ressource en eau et à la continuité écologique.
En règle générale, un barrage est un ouvrage artificiel barrant le lit mineur d’un cours d’eau dont la fonction première est de retenir l’eau.
Le Code de l’environnement (articles R. 214-112 et suivants) présente une classification des barrages (A, B et C) appréciée sur la base de critères géométriques : la hauteur et le volume d’eau stocké.
Les barrages de classe C répondent aux caractéristiques et conditions suivantes :
Les barrages dont les caractéristiques sont inférieures à celles énoncées ci-dessus sont classifiés de « plan d’eau » dans la rubrique 3.2.3.0 de la nomenclature IOTA définie à l’article R 214-1 du Code de l’environnement.
Bien que les barrages de classe C soient des ouvrages de petite envergure, ils sont soumis à la même réglementation que tout autre barrage classé.
Usages et fonctions multiples
Les petits barrages remplissent un éventail varié de fonctions dans les territoires :
• Usages agricoles : ils permettent l’irrigation de nombreuses exploitations agricoles.
• Régulation des débits et alimentation en eau : ils permettent le soutien d’étiage en assurant un débit suffisant des cours d’eau en période de basses eaux pour maintenir les écosystèmes et concilier les différents prélèvements. Ils contribuent ainsi à la résilience des territoires face aux épisodes de sécheresse.
• Production d’énergie hydroélectrique : 8 % du parc de barrages C en Occitanie intègrent des installations hydroélectriques et contribuent à la production d’énergie renouvelable.
• Alimentation en eau potable de collectivités.
• Activités récréatives et touristiques : ils peuvent aussi être des supports d’activités de loisirs, contribuant à l’attractivité des territoires.
• Protection contre les crues : en Occitanie, un peu moins d’une cinquantaine de barrages C ont été conçus pour contribuer à l’écrêtement des crues.
Typologie
Les barrages de classe C se distinguent par leur grande hétérogénéité, tant en termes de matériaux (terre, enrochements, maçonnerie, béton) que de conception et d’ancienneté.
Environ 90 % du parc des barrages C en Occitanie sont des barrages en remblais, constitués de matériaux meubles très fins (argiles) ou très grossiers (enrochements).
En Occitanie, les principales structures de barrages en remblais sont :
– Les barrages en remblais homogènes avec drains en pied d’ouvrage :
- Les barrages en remblais homogènes et un drain/filtre vertical au centre de l’ouvrage :
- Les barrages en remblais zonés à noyau argileux au cœur de l’ouvrage :
Ouvrages de sécurité d’un barrage
Afin d’assurer la maîtrise des eaux en amont et en aval de l’ouvrage, notamment en période de crue, chaque barrage dispose généralement des équipements de sécurité suivants :
- un évacuateur de crue et son coursier rejoignant le cours d’eau en aval
- une conduite de vidange, avec prise d’eau et vanne
Le schéma suivant présente l’organisation des différents équipements de sécurité liés à un barrage en remblai.
Risque de rupture
Le principal risque d’un barrage est sa rupture, caractérisée par la destruction partielle ou totale de l’ouvrage en raison de divers facteurs :
- risques naturels : comme une crue exceptionnelle, un glissement de terrain ou un séisme.
- problèmes techniques : tels qu’un défaut de fonctionnement d’une vanne.
- erreurs humaines ou actes de malveillance.
Au niveau national, 9 incidents par an en moyenne ont été recensés sur les barrages de classe C ces dernières années. Deux ruptures de barrages se sont produites en Occitanie en 2023 (Ariège et Aveyron).
La rupture peut se manifester de manière progressive ou brutale, et engendrer des conséquences importantes pour :
- les populations en aval du barrage : noyade, ensevelissement par la vague d’eau libérée par la brèche…
- les biens : destruction de bâtiments, d’infrastructures et ouvrages d’art (ponts, routes)…
- l’environnement : destruction de la flore et de la faune, perte de sols cultivables…
Assurer la sécurité d’un ouvrage
Le propriétaire est responsable de son ouvrage et des dommages qu’il peut causer aux biens et aux personnes à l’amont et l’aval du barrage. Afin de maîtriser les risques, le propriétaire d’un barrage (en lien éventuellement avec l’exploitant) doit :
- entretenir et surveiller l’ouvrage ainsi que les équipements liés de manière régulière (contrôler et entretenir la végétation, mener des visites de surveillance périodiques) ;
- s’assurer du bon état des ouvrages de sécurité du barrage (l’évacuateur de crue et vanne de vidange), afin de garantir un passage maîtrisé des crues, sans dégrader l’ouvrage.
Le respect de ces obligations est contrôlé par le service de contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). Ce service de contrôle agit sous l’autorité du préfet de département.
Une plaquette d’information générale à destination des exploitants de barrage C est disponible à la fin de cet article.
Pour aller plus loin :